samedi 18 février 2017

Visite intérieure de Speyer; une nef majestueuse.

Quand on pénètre dans la nef de la cathédrale on ne peut être que saisi par la puissance et la beauté de l'équilibre des volumes. Je n'aime pas trop les nombres mais certains s'imposent parfois: avec une longueur extérieure de 134 mètres, une nef de plus de 70 mètres et large de plus de 37 mètres, haute de 33 mètres, hauteur de la tour du transept est elle, de plus de 50 mètres. Il s'agit bien d'une des plus grande église de l'occident au XIIe siècle comparable aux édifices majeurs de Cluny, Toulouse, Saint-Jacques de Compostelle ou Rome.
La volonté impériale de suprématie de son commanditaire principal, Henri IV, est clairement signifiée  ici face aux ambitions papales.

Pourtant on ne ressent nulle impression "d’écrasement" mais plutôt d’élévation et aussi d'admiration.
On y entre par un vaste portail à ressauts intérieur et extérieur dont seul le portail intérieur est authentique, la partie extérieure ayant été reconstruite avec le massif occidental.


Ce portail dénué de tout décor est l'un des plus beau et des plus ancien de ce type existant. L'usage polychromique de pierres parfaitement ordonnées alternant le rouge et le blanc à presque un effet hypnotique.

La nef est elle immense et dépouillée de sa décoration originelle, ensuite des destructions des troupes françaises au XVIIe. Restaurée savamment elle témoigne encore avec force de l'ambition de son prestigieux mécène . Elle conserve le plan de l'édifice d'origine qui était plafonné comme nombre d'églises de la région. C'est à partir de 1082  qu'il fut décidé de créer la puissante voûte qui s'offre à nos regards, par la création de doubleaux transversaux retombant sur des demies-colonnes qui reprennent celles de la crypte, partie réalisée la première. Il fut également choisi, ce qui était une innovation architecturale, de construire des arcades aveugles le long des murs gouttereaux qui reproduisent encore l’élégante alternance de pierres rouges et blanches. Les arcatures élancées et étroites des murs on permit la création de grandes fenêtres qui éclairent la nef.





Il faut aussi remarquer la grande coupole du transept ( et celle refaite du massif occidental) souvent comparée à un baldaquin.

Les bas-cotés de la nef sont aussi voûtés et offrent une perspective grandiose avec leur largeur de prés de 8 mètres, le collatéral nord étant le plus ancien.

Le transept dont les vastes proportions sont comparables à celles de la nef est la partie la plus restaurée de l'édifice.


Enfin il ne faut pas manquer la visite de chapelle . La chapelle d'Affra du nom de la Sainte dont les ossements furent transférés selon volonté impériale, d'Augsbourg à Spire reçut également le corps de l'empereur Henri IV et avait une fonction de chapelle impériale. Très transformée elle ne se visitait pas à mon passage.

Par-contre la chapelle Saint-Emmeran qui a aujourd'hui une fonction de baptistère est particulièrement intéressante.

C'est en effet une chapelle à deux étages qui inspirera nombre d'édifice du Saint Empire en particulier des chapelles de palais comme celle encore visible au château de Vianden au Luxembourg. La partie supérieure de la chapelle est particulièrement élégante avec ses fines colonnes reposant sur des chapiteaux à feuillage. A l'origine cette chapelle avait vraisemblablement une destination plus privée  pour l’évêque qui devait pouvoir y accéder directement de son palais.





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