samedi 31 octobre 2015

Trois églises romanes de la montagne beaujolaise .

Je vous emmène maintenant dans le nord-ouest du département du Rhône dans ce pays que l'on appelle le beaujolais dont le vignoble maque avec charme un paysage de fort vallonnements que limite la paisible Saône sur sa limite est formant la frontière naturelle entre les anciennes terres impériales et royales à l’époque qui nous occupe. Mais comme toutes les frontières du Moyen-Âge elle n'est nullement hermétique en particulier pour les foyers religieux.
Le beaujolais est un pays de riches contrastes et possède de nombreux monuments remarquables en particulier pour l'art roman.

Les trois églises que j'ai choisi pour commencer cette découverte sont modestes et présentent des similitudes évidentes . Similitudes d'appartenances d'abord puisque toutes sont des fondations de la Puissante Cluny située à quelques kilomètres plus au Nord, similitudes aussi pour les dates de construction le XIIe siècle . Enfin de similitudes de styles comme nous le verrons .





La première de ces églises est dédiée à Saint-Martin à Vauxerenard magnifiquement située sur les pentes d'un cirque naturel couvertes de vignes. L'église est visible de loin en particulier son beau clocher carré percé de baies jumelles rythmées harmonieusement de pilier et aux angles de colonnes. Si les origines seraient du XIe c'est un édifice du XIIe que l'on peu visiter . La nef est elle moderne et seuls l'abside remaniée et le clocher sont d'origine. Il reste aussi une belle coupole sur trompe octogonale à la croisée du transept.






Plus isolée Saint-Antoine d'Ouroux, construite en granit rouge et brun, conserve encore de l’époque romane un transept et un fort clocher à deux étage. L'abside est également romane et présente des formes légèrement brisées attestant de sa construction tardive. Le clocher est lui un des plus imposant de la région . Il reste également à la croisée du transept une belle coupole octogonale sur trompe .




Enfin il ne faut pas manquer de visiter la fière Saint-Mamert placée sous le vocable actuel de Saint-Jean-Baptiste, qui domine les première pentes du col de Crie qui sépare aujourd'hui le Rhône de la Saône-et -Loire . Cette fondation clunisienne dépendait de Charlieu et était un chemin de pèlerinage pour la route du Puy. Mais la qualité de sa construction atteste qu'elle à reçu un développement supérieur à celui de ses "sœurs" beaujolaises. Malheureusement fermée elle possède une nef à deux travées et transept saillant , une belle abside et absidioles et un clocher carré très simple sans doute remaniée. Le portail occidental dépourvu de tout décor est aussi du XIIe.

lundi 26 octobre 2015

Le portail occidental de Montanay.

J'ai voulu donner à ce portail un billet particulier, car en dépit de de la modestie de bien des églises de la région il est un bel exemple de la sculpture de la région des Dombes.
Ce portail actuellement parfaitement visible dans la façade occidentale elle même sans intérêt ne possède sur ses trois archivoltes qu'un seule qui soit sculptée mais avec une grande finesse et un gout minutieux du détail d'une frise fleurie. Toutefois si on prend le temps de la lecture de la pierre on peu aussi distinguer un visage démoniaque crachant les volutes végétales de sa bouche et un masque humain d'où s’échappent également les rinceaux fleuris et ce qui ressemble à une tête d'oiseau.
Je ne reviendrait pas ici sur l'une des explications symboliques généralement  admises de ces représentations tant elles sont nombreuses dans la sculptures romanes .




Tout aussi intéressants les deux chapiteaux sculptés du portail.

Sur le chapiteau de droite on lit clairement le châtiment de Pierre, Saint sous le vocable duquel est placé l'église . La sculpture peu paraître modeste mais le talent du sculpteur se remarque à l'habile technique consistant à insérer dans un volume tournant une croix renversée l’apôtre la tête renversée est entouré de ses bourreaux , l'un accroupi lui lie les poignet tandis que l'autre semble se hisser au point de sortir de l'abaque pour lui lier les chevilles.
Hélas ce chapiteau se dégrade fortement et la comparaison de mes anciennes images atteste qu'une restauration d'urgence s'impose.

Le chapiteau de gauche représente lui une double scène ; un archange sans doute Saint-Michel terrassant deux démons et un émouvant personnage accroupi tenant sa tête d'une main dans une expression songeuse, peut être une représentation de Job mais je n'ai pas trouvé encore l'explication .



L'appartenance de cette modeste église à la puissante abbaye de l’Île-Barbe n'explique pas à elle seule la présence de ces sculptures dont on trouve d'autres exemples voisins dans l'actuel département de l'Ain et en particulier en Dombes . Ainsi on peu admettre la présence d'un véritable rayonnement de l'art roman dans cette région sous l'influence forte des grandes églises lyonnaises .

dimanche 25 octobre 2015

Les églises de Couzon au Mont d'Or et Montanay

Se faisant presque face de chaque coté de la Saône on peu visiter les deux églises de Couzon et de Montanay pourtant si différente de style.

Couzon au Mont d'Or comme sa voisine au nord de Lyon ont des origines anciennes et la présence d'un des plus ancien aqueduc alimentant la grande métropole romaine en atteste .
L'église située au pied d'un ancien château dont elle occuperait une partie des murs est cependant une construction tardive de la fin du XIIe dont il ne reste que quelques vestiges dont son chevet et son imposante tour avec des baies géminées . Le reste de l'église a été très largement remanié au XIXe et a sans doute servi de modèle à l'architecte de la célèbre basilique de Fourvière.
Il est difficile de donner plus de sources de cet édifice on peu cependant remarquer les baies jumelles de la tour romane avec leur claveau en pierres de couleur alternées ocres et blanches.
Je partage également deux photos de chapiteaux qui encadrent un ancien portail sans assurance toutefois sur leur authenticité.





L'église de Montanay également de la fin du XII e pour ses partie les plus anciennes, elle  s'apparente clairement aux églises de la Dombes, même si cette commune fait aujourd'hui partie du département du Rhône.
C'est une église massive  couronnée d'un imposant clocher carrée du XIIIe siècle, l'un des rares qui ait été épargné par le fanatisme des révolutionnaires dans cette partie du territoire.


L'appareillage de galets, de pierres et de briques de ses murs extérieurs, noyés dans un mortier épais est caractéristique de la maçonnerie des églises de la Dombes dont elle occupe la limite occidentale.
Possession de l'abbaye de l’île Barbe située un peu plus au sud, elle constitue un bel exemple d'unité de style et de lien entre les églises du val de Saône de la Dombes et du Beaujolais tout proche. Son abside imposante est encore de facture romanes et conserve d'intéressantes fresques de la première période gothique .


dimanche 18 octobre 2015

Saint-Vincent d'Agny la mystérieuse.

On ne sait que peu de chose de l'histoire de cette modeste chapelle cependant emblématique de la région du sud lyonnais.
Le choix de son emplacement sur la pointe d'un éperon granitique où la vue s’étend de toute part est remarquable et illustre une fois encore que le paysage est aussi un élément de prédilection pour le bâtisseur roman. Ici il démontre toute sa force et certains avancent aussi que cette chapelle occuperait un lieu de culte très ancien probablement celte. Il est certain que l'atmosphère qui s'empare du visiteur est saisissante et semble nous emporter dans la nuit des temps.
La chapelle pourrait remonter au XIe siècle , et son architecture a été réalisé pour s'adapter au gros rocher sur lequel elle est bâtie  imposant la construction d'un gros mur de soutènement qui semble accentuer l'impression de verticalité. La chapelle étant rarement ouverte il faudra se contenter pour cette fois d'une visite extérieure mais de grand intérêt.



l'appareillage est typique de la région en petit appareil de pierres irrégulières noyées dans un mortier épais avec un belle abside en cul-de-four. Le clocher qui surmonte une coupole octogonale possède deux appentis latéraux permettant le passage du plan barlong à la souche carrée, sa partie supérieure est elle de la fin du Moyen-Age.


La partie la plus remarquable est le charmant portail sud qui possède un bel arc de décharge soigneusement clavé avec une alternance  des pierres blanches allongées et des briques; la recherche polychromique est ici évidente . Entre l'arc et le linteau en bâtière ont été  disposé des petites pierres en losanges. Cette porte n'est pas sans rappeler les premières constructions romanes mais aussi la maçonnerie des édifices romains, en particulier des aqueducs qui sont encore très nombreux au sud de Lyon .

dimanche 4 octobre 2015

Quelques églises du Rhône; Taluyers et Pollionnay.

J'achève avec cette dernière série de billets cette promenade en Rhône-Alpes, région défunte et renaissante avec son association avec l'Auvergne, par son département le plus petit et le plus habité. ce département qui se confond presque avec la ville de Lyon qui semble l'envahir de toute part et dont la richesse fera l'objet d'autres visites plus tard est cependant riche de découvertes souvent modestes et comme oubliées comme ses églises trop souvent fermées à une visite impromptue.

Je vous conduit d'abord dans le sud à Taluyers siège d'un ancien prieuré clunisien donné à Saint-Odilon en mars 999 par la très sainte dame Blismonde. Seuls subsistent du XIIe siècle l'abside et la croisée du transept de l'église placée sous le vocable de Sainte-Marie mère de Dieu et Sainte-Maxime dominée par son puissant clocher carré et la trace d'une ancienne porte romane. Une visite de l’intérieur s'imposera quand cette église sera ouverte plus facilement à la visite.




Plus loin vers les monts du lyonnais la modeste chapelle de de Larny sur la commune de Pollionnay. Ce petit édifice rectangulaire à chevet plat dédié à Saint-André, appartenait à l'abbaye lyonnaise de Saint-Just.  C'est un modeste temple au centre d'un ancien cimetière en petit appareil , presque campagnard dont les origines pourraient remonter au XIe, le clocher carré qui le flanque au nord étant bien plus moderne. Seul élément de sculpture une petite fenêtre axiale qui baigne de la lumière rouge de son vitrail la modeste nef. Cette fenêtre au linteau monolithe est décoré d'une double nervure qui laisse à penser à des origines plus anciennes .