dimanche 28 juillet 2013

Deux porches romans; Vaux et Escolives Sainte-Camille

La présence de porches romans en Bourgogne est relativement rare et ces deux églises situées presque cote à cote que sont Vaux et Escolives Sainte-Camille en sont deux remarquables illustration pour deux édifices tardifs probablement édifiés à la fin du XII ème siècle avec déjà une forte influence gothique.
Nous verrons que ces porches on trouvés une expression bien plus fréquente un peu plus au nord dans le Gatinais qui déborde à la fois sur l'Orléanais et l'Ile de France .


L'église Saint_Loup de Vaux est une modeste construction dont la partie la plus ancienne est le porche ?
Deux belle fenêtres géminées encadrent l'entrée principale du porche qui donne accès à l'église , Une autre fenêtre s'ouvre dans la partie nord du porche dans lequel on  entre par une simple porte en plein cintre. Modeste mais élégant le porche possède plusieurs simple chapiteaux à crochets déjà marqué de l'influence gothique .


Très proche de l'église de Vaux par la distance et par le style; l'église Saint- Pierre et Paul d'Escolives Sainte Camille possède le plus beau porche de la Bourgogne.


L’édifice remonterait au XIème siècle mais est aujourd'hui une construction du XII ème qui possède aussi une crypte malheureusement fermée le jour de ma visite destinée à abriter le corps de Sainte-Camille , l'une des cinq jeune fille qui ramena à Auxerre de Ravenne les reliques de Saint-Germain.
La présence d'une importante villa romaine dans la commune est également attestée .

le porche présente une triple entrée , une entrée centrale encadrée de deux baies géminées reposant sur des colonnettes à futs hexagonaux avec des chapiteaux à feuillages . chacune de ces double fenêtres étant séparées par une colonne plus large . les entrées latérales reproduisent le rythme de l'arcature principale avec de chaque coté une belle fenêtre à trois arcatures.




L'ensemble produit incontestablement sur le visiteur un effet de grand équilibre et d'harmonie qui ne peut que séduire.

A l’intérieur du porche une belle porte à simples voussures permet l’accès dans la nef,  un agneau symbole du Christ trône sans autre ornement au milieu du tympan supporté par des corbeaux au motifs d'hommes barbus représentation minimaliste d'atlantes .




samedi 27 juillet 2013

La vallée de l'Yonne du sud d'Auxerre aux confins du Morvan.

Saint-Reverien; chapiteau de la pesée des âmes.
Cette nouvelle série de billets sera consacrée à la découverte des quelques étonnantes églises qui bordent la vallée de l'Yonne au sur de la ville d'Auxerre dont l'ancienneté et l’intérêt mérite à elle seule une étude plus approfondie et  dont la belle perspective  sur les quais de l'Yonne en est une belle invitation. Mon chemin se poursuivra jusqu’aux abords du Morvan à Saint Reverien dont les magnifiques chapiteaux méritent tout autant que ceux de Saulieu, la visite.
Les quais de l'Yonne à Auxerre.

Toutefois nous ne verrons que peu de monuments spectaculaires dans cette partie de la Bourgogne qui semble presque déshéritée de son patrimoine roman en comparaison avec les étoiles que sont Vezelay ou Saulieu ou encore Fontenay , toutes proches ou encore le chapelets des églises romanes du sud de la Bourgogne.

Première étape de cette route la petite église de Saint-Maurice d'Augy qui peut être datée du XII éme siècle mais qui marque déjà la transition du roman au gothique . La structure de l'église à été largement modifiée en effet au XII éme siècle et l'on ne devine du siècle précédent que le plan de la nef à l'origine probablement charpentée et sans décor visible du plan sans transept le plus simple que l'on puisse imaginer.



Seul élément de décoration encore visible la présence de deux portails ouest et sud à double voussures reposant sur de simple chapiteaux à crochets déjà marqués de l'influence gothique, mais qui ne manque ni l'un ni l'autre d'une certaine élégance .


vendredi 19 juillet 2013

Racines païennes: le sarcophage de Ganagobie .

Cette oeuvre exceptionnelle passe un peu inaperçue lorsque l'on visite le magnifique prieuré de Ganagobie si célèbre pour ses fabuleuses mosaïques son cloître et son portail . Pourtant c'est une oeuvre d'un grand intérêt pour celui qui comme moi aime retrouver des origines plus anciennes dans l'art des premiers chrétiens .
L'histoire de cette pierre sculpté est également passionnante car elle ne fut découverte qu'en 1930 dans une ferme de la région où elle servait d'auge après des vicissitudes elle ne fut restituée qu'en 1982 à Ganagobie pour être installée à l'entrée de l'église .



Ses trois faces sont ornées de motifs archaïsant où domine une figuration très naïve d'un "orant" nu les bras levés en croix accompagné d'un arcs, tout autour se développe des décors d'arcatures et de marguerites et aussi de spirales dont une très large sur la partie centrale la plus visible .La présence d'une croix entourée de curieux motifs végétaux ne laisse pas de doute sur la marque chrétienne de cet ancien tombeau qui pourrait dater du IX éme siècle soit des tout premiers temps du monastère.
Une fois encore cette oeuvre rare est la marque des influences les plus anciennes sur l'art des premiers chrétiens
.

dimanche 7 juillet 2013

Maria Laach ; une abbaye bénédictine en terre ottoniene.

Photo de Heinz Peierl
L'abbaye de Maria Laach , originellement appelée Sainte Marie du Lac implantée à quelques kilomètres au nord de Coblence .
Le choix de l'implantation d'une abbaye bénédictine dans cette région est le résultat de la volonté d'un homme le comte Henri II de Luxembourg-Gleiberg puis deux ans plus tard de son épouse après sa mort et enfin de son gendre qui la dota à l'abbaye flamande d'Affligem elle même fille de Cluny.
En deux années l'essentiel de l'édifice était érigé pour manifester l'un des exemples les plus remarquable et caractéristique de l'art roman ottonien. Construite à la toute fin du 11éme siècle et au début du 12éme la puissante église abbatiale frappe par la prestance de son puissant massif occidental encadré de deux tours ronde qui en soulignent la puissance.

C'est une église à deux absides; l'une occidentale et l'autre  orientale dans laquelle on pénètre par un cloître-atrium élégant encadrant une cour intérieure appelé le "Paradis" ou a été installé récemment une fontaine aux lions. l'ensemble n'est pas sans rappeler certain modèles italiens mais aussi une évidente inspiration orientale, car c'est de loin la partie la plus séduisante de l'édifice qui contraste avec la relative rugosité de l’intérieur.Peu de sculptures cependant si ce n'est un beau chapiteau d'un personnage étranglant deux basilics.




La nef haute et puissante est en effet dépourvu de quasiment tout décor sculpté à l'exception peut être dans le choeur d'un imposant baldaquin qui sert de dais au maître-autel.


Un belle crypte présente encore quelques chapiteaux sobrement décoré et surtout le tombeau du premier Abbé Gilbert qui fut au début du 12éme le grand maître d'oeuvre de l'édifice.






Si la filiation de l'abbaye à Cluny a toujours été forte l'on est loin du style des églises bourguignonnes, cette remarquable construction est en effet davantage à rapprocher des grandes réalisations carolingienne-ottonienne de Saint-Servaas de Maastricht ou de Bonn.

Je tiens encore à remercier Heinz Peierl, pour l'autorisation d'utiliser cette image de première page l’église étant en restauration au moment de ma visite .

samedi 6 juillet 2013

Une église-donjon et une chapelle-reliquaire dans une décor de vignes et de rochers .

Photo de Heinz Peierl
Je poursuis ma route un peu au hasard des découverte car en dépit de mes recherches il n'existe que très peu de guides sur les monuments romans de cette région. Les éditions de "La nuit des temps"qui me servent souvent de fil rouge n'ont consacré que peu d'ouvrages à l'Allemagne romane et curieusement les régions les plus proches de la France ont été oubliées.
Il est bien certain que la région est d'une richesse encore plus grande que celle que je présente ici et pour une fois je ne peu malheureusement que peu commenter des édifices fort peu décrits.

Poursuivant ma route au nord vers le Rhin je m’arrête à Munstermaifeld dont l'imposant clocher-donjon de l"église Saint-Martin et Saint-Severus domine toute la ville.
La tour Occidentale du clocher-porche est le seul vestige roman  d'une église essentiellement gothique dont le plan reste imprégné de l’église ancienne dont il semble subsister seulement une chapelle absidale.




Mais l'intérieur est essentiellement gothique et conserve un beau mobilier en particulier des fonts baptismaux du début de l'époque gothique et surtout un magnifique retable appelé "l'autel d'or d'Anvers" . De belles fresques gothiques décorent la nef .




Située sur un promontoire, à un endroit où la Moselle décrit une dernière large courbe avant de rencontrer le Rhin dans la ville de Coblence, la petite ville de Kobern-Gondorf est encore cernée de restes de fortifications ou de clocher a l'allure romane.


Sur le rocher le plus élevé se trouve l'un des plus beau monuement roman  mais aussi l'un des plus énigmatique de la Rhenanie-Palatinet; la chapelle Saint-Matthias.
Cette charmante construction octogonale flanquée d'un vaste chevet en cul de four est une construction du 13 éme siècle mais encore tout a fait romane et illustre la persistance de ce style en Allemagne au dela du 12 ème siècle.

C'est une église reliquaire destinée à recevoir la tête du Saint-Mathieu recueillie par l'Empereur à son retour de la croisade .



D'un style tout a fait inhabituel pour la région la chapelle n'est pas sans rapeller le plan de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem et le décor stylisé et raffiné des églises influencées par l'art musulman . son décor essentiellement géométrique et floral, la légèreté de sa structure en font l'un des monuments les plus marquant de la région.



Malheureusement fermée lors de ma visite j'ai réservé en tête de ce billet une belle image de l'excellent photographe allemand Heinz Peierl  ( http://www.panoramio.com/user/3189575 ) qui a obligement accepté son usage ici et je l'en remercie grandement .