lundi 18 février 2013

La sculpture de Vignory

La sculpture ici est au service de l'architecture et ne s'impose pas au premier regard, mais des que l'on y prête attention on est immanquablement séduit par sa diversité .
Le décor réduit aux piles du premier étage se limite aux impostes des piliers par des motifs géométriques parfois répétitifs de chevrons billettes ou arrêtes de poissons, de palmettes , de grappes ou de pommes de pin. Parfois un motif plus original d'animaux fantastiques.




C'est à l'étage que s'amplifie le décor par la présence des baies géminées et des chapiteaux, l'on retrouve la permanence d'un décor géométrique et végétal mais avec plus de variations et des motifs figuratifs plus nombreux .
L'impression d'un savoureux archaïsme domine et confirme encore une fois la permanence de la tradition carolingienne dans ce décor qui s'orne parfois de représentations animales.




Le décor se raréfie ensuite dans le chœur ne se retrouvant qu'à quelques colonnes de l'abside ou l'on n'identifie aisément un lion dont l'identité est même spécifié par l'inscription LÉO présent sur chaque face du chapiteau la queue parfois levée et parfois baissée . Et un autre chapiteau aux lions traite en aplat selon la tradition carolingienne .


vendredi 15 février 2013

L'interieur de l'église de Vignory

Dés que l'on pénètre dans la nef on est frappé par l'équilibre et l'harmonie de l'ensemble même si les trois premières travées sur les neufs ont été refaite au 19ème siècle .
La couverture charpentée ne nuit en rien a l'effet impressionnant de clarté et de puissance que scandent les piliers quarrés du premier étage , et auquel répond une belle alternance de piles rondes et quarrés au premier étage . Les ouvertures prennent alors une dimension toute particulière , et l'on constate en fait que c'est l'alternance de ces trois étages d'ouvertures qui donnent a cette nef toute sa dimension et son effet sur le visiteur .
Ainsi une fois de plus se confirme que l'art de l'architecte est au cœur de l'émotion artistique que je ressens souvent lorsque je visite un tel monument dont on réalise toute la complexité et en même temps une forme d'évidence .
Dans le prolongement de cette nef sublime le chœur présente des proportions identiques quasiment sans transept avec un arc triomphal qui assure une lumière continue en dépit de sa masse .


Enfin on découvre l'abside à déambulatoire d'une très grande austérité et presque dépourvu de décor sculpté
 .

samedi 9 février 2013

Saint -Etienne de Vignory; une oeuvre d'un ambititeux politique.

Nichée dans un vallon  a proximité dit-on d'une source miraculeuse sous le patronyme de Saint-Crepin; cette imposante église pour un modeste village fut  fondée au 11ème siècle.
Elle  est avant tout une création politique; celle de l’évêque de Langres,Hardouin de Breteuil soucieux d'imposer son autorité à la fois spirituelle et temporelle de seigneur laid face à une noblesse turbulente en particulier en s'appuyant sur la petite noblesse dont celle qui possédait ce village ; elle est aussi le souhait d'un homme ambitieux de constituer un réseau d'église avec droit de nomination de prêtres, ne dépendant que de lui.
C'est de cette époque que date l’élévation de la majestueuse nef qui constitue sans aucun doute l'élément de plus remarquable de cette belle église .
Toute fois ce mouvement est interrompu par un autre fait politique au milieu du 11ème siècle après la déposition de ce même évêque de Langres par l’archevêque nouvellement nommé à Lyon dont dépend cet évêché. Or ce nouvel archevêque n'est autre que l'Abbé de Saint-Begnigne de Dijon, or ce sont les moines de Saint-Begnigne qui s'installent à Vignory , marquant l’intérêt monastique des grandes abbaye bourguignonnes pour cette partie de la Champagne.
Ce sont ces moines qui achèveront l’église et lui donneront ses dimensions finales que l'ont peu admirer aujourd'hui en dépit des imposantes restaurations du 19 ème siècle en particulier à la façade.

Avant de pénétrer dans l'édifice on s'intéressera surtout à la découverte de la grande abside à chapelle rayonnantes .
L'abside centrale du déambulatoire est particulièrement imposante et semble dominer de sa masse le majestueux édifice et fait presque oublier le beau clocher à quatre étages de baies géminées .

Le décor extérieur est quasi inexistant si ce n'est un élégant ruban de frettes crénelées qui se de-roule tout le long de la corniche et l'on peut ainsi davantage comprendre la surprise qui saisi lorsque l'on pénètre dans la nef .

En passant par la Champagne .

Cette nouvelle série itinérante permettra de visiter certaines des plus belles églises de la Champagne autour de la réserve d'eau du lac de Der à l'occasion d'un voyage qui me conduisit en Octobre 2011 vers la Belgique et en particulier à Nivellles que je vous ferai découvrir également.
La Champagne des 10éme au 12 éme siècle est un vaste territoire sans véritable homogénéité politique ni culturelle et reste un terre de passage et de confluences d'inspiration qui en explique aussi sa richesse même si souvent ces territoires et en particulier ceux qui bordent l'Ile de France sont le plus souvent considéré comme le berceau de l'art gothique.
Terre ouverte traversée par la Marne comme un grand axe de communication naturelle, la Champagne est soumises aux influences artistiques de l'Ile de France dont Reims est comme une tête de pont; de la Bourgogne au sud est dont les foyers monastiques de Cluny et Saint-Begnigne de Dijon sont d'une très grande activité mais aussi fortement influencé par l'art carolingien et l'art ottonien germanique comme nous le verrons .

La première visite sera consacrée à l'imposante église Saint-Etienne de Wassy qui illustre parfaitement ce qui précède.