samedi 28 avril 2012

Corsignano; le portail central .

  Passée la surprise de la visite du portail latéral sud c'est une surprise encore plus vive qui retient le visiteur au portail central . La vaste porte de belle facture s'inscrit dans une harmonieuse façade ouverte d'une charmante fenêtre ou  le colonne est remplacé par un énigmatique personnage féminin , presque exotique dans une robe plissée comme un pagne .
Le portail est élégant avec ses voussures dont l'une en dent de scie n'est pas sans rappeler un élément décoratif si fréquent d'art l'art Normand, une seconde voussures traitée en méplat, reproduit une frise de feuillages stylisé au milieu duquel semble courir une liane ou peut être un serpent.

De chaque coté du portail on découvre deux beaux chapiteaux presque symétriques  à l’étrange décor de têtes de boucs encadrant pour l'un un visage humain et pour l'autre une rouelle solaire, marquant encore davantage de coté énigmatique de cet ensemble tout a fait marqué d'influences païennes.

L'élément décoratif le plus remarquable est bien entendu le linteau qui reproduit un sous-face une frise végétale mais en partie centrale uns scène bien étrange pour un portail principal d'une église chrétienne. Un homme poisson tenant a pleine main ses deux queues est entourés de personnages en pagne qui semblent combattre une créature marine , et de l'autre coté un autre homme poisson semble jouer d'un instrument de musique alors qu'il est tourmenté par un monstre marin.
Je suis bien entendu curieux de l’interprétation qui pourrait être donne de cette sculpture, interprétation à laquelle je ne me hasarderais pas en dépit du vif intérêt que provoque cette sculpture presque archaïsante et surtout de ce choix iconographique si rare à la façade d'une église; même si le thème du serpent ou de la sirène est fréquent dans l'art roman .




2 commentaires:

  1. Le linteau m'inspire ces réflexions :
    Il n'a pas été réalisé par un sculpteur, mais par un tailleur de pierre probablement ( façon de traiter les volumes ). Il est en effet plutôt original bien qu'on y retrouve la sirène bifide assez classique à l'époque romane. Sa posture peut indiquer qu'elle sert de soutien. Les deux personnages en pagne sont beaucoup plus originaux ( retour de croisades, influences orientales ? ) Si on avait été en France j'aurais pensé que le grand poisson pouvait être une réminiscence du saumon celte, animal vénéré ( symbole de régénérescence à cause de son cycle migratoire et de sa mort avant la ponte )qui murmure à l'oreille du personnage. Un message de passage de la vie à la mort ?
    A gauche il y a une sirène classique. Ce qui est frappant c'est qu'elle tient un miroir tel que Mélusine est représentée chez nous ( ce thème est donc intemporel ) Si le miroir évoque la séduction on peut penser que le serpent ou dragon qui murmure lui aussi à son oreille complète le message de façon charnelle : l'oreille, comme le coquillage, par sa forme évoque le sexe féminin. On pourrait donc peut-être voir une représentation de l'acte sexuel explicite pour l'époque mais décente pour ceux qui regardent.
    Mais ce ne sont que des hypothèses... en matière de symbolique rien n'est sûr !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Claude , votre lecture de cette sculpture est très cohérente et érudite , je suis toujours très intéressé de vous lire.

      Supprimer