jeudi 21 avril 2011

glossaire d' éléments d'architecture: les berceaux transversaux

Je profite du message précèdent pour compléter ces modestes billets de définitions ou plus exactement d'illustration de certains termes architecturaux employés dans mes billets précédents .
J'ai évoqué au sujet du Mont Saint-Vincent le terme de "berceaux transversaux" qui est un technique architecturale peu fréquente et la marque de la grande prouesse des bâtisseurs romans .
http://vogage-roman-art.blogspot.com/2011/04/rudesse-du-mont-saint-vincent.html
L'Art Roman est habituellement associé à la voûte  en plein cintre mais sa richesse est bien plus grande et son invention des formes et des savoir-faire infinie ...

Mais revenons au voûtement de la nef , le voûtement en plein cintre ici illustré par la nef de Lescar dans les Pyrenées , représente une voûte formée d'un demi cylindre dont la directrice est une droite ( elle est représentée en rouge sur l'image) :
Cathédrale de Lescar: 64
La voûte peut aussi est en berceaux brisés on dit parfois aussi a tord en ogives, son profile est alors un arc brisé comme à Lessay en Normandie dans l'image suivante :
Lessay: 50
Mais à  Tournus et au Mont Saint-Vincent c'est un système très original qui est mis en oeuvre ; les poussées de la voûte centrale sont déplacées dans le sens longitudinal par une série de berceaux qui reposent sur des arcs diaphragmes qui se contrebutent les uns les autres ( je les ai figuré en bleu sur les images suivantes);
Tournus: 71

Mont Saint-Vincent: 71
Cette technique audacieuse favorise l’élévation des volumes et la luminosité de la nef , particulièrement sensible à Tournus dont l'élegance et la puissance de la nef est icomparable et envahi le visiteur ...

mercredi 20 avril 2011

Rudesse du Mont Saint-Vincent



C'est dans une brume épaisse que je gravit la pente du Mont Saint Vincent pour en atteindre  la vaste église de sombre granit  qui dégage une silhouette de casemate massive et rugueuse comme le climat de la région .

En dépit de la sobriété de l'ensemble on se trouve devant un vaste édifice à la croisée des influences de Autun et de Tournus dont l'on pourrait être à un point de frontière .
Cette ancienne"ville murée" occupe un ancien oppidum , d'où la forte présence qui s'en dégage encore, il est encore aujourd'hui le plus haut village habité de Bourgogne du sud .


On pénètre dans l’église par un porche ouvert sous lequel a été gauchement sculpté un tympan représentant le Christ en gloire entouré de deux saints, peut être Pierre et Paul.
La nef de quatre travée surprend par sa hauteur et la lumière qui la baigne en que ne laissait pas soupçonner son apparence extérieure , de grosse piles rondes terminées par des chapiteaux supportent avec force la coupole octogonale sous le clocher .



Le décor des chapiteaux reste rare mais intéressants comme ces chapiteaux aux lions , ou celui mêlant des visages humains au milieu de feuillages entourés de monstres crachant de volutes , ou encore cette représentation inhabituelle des chouettes .



Mais l'originalité spécifique de cet édifice qui en dépit de sa rudesse date essentiellement de la fin du XIè et du début du XIIè, construite entre 1080 et 1120,; est a rechercher dans le voûtement des travées de la nef par des berceaux transversaux comme à Tournus .

dimanche 17 avril 2011

Balade dans le pays Charollais

A la limite du Bourbonnais et du Morvan, ce vieux territoire de Bourgogne semble assoupi entre les replis de ses ondulations bocagères, car il y a bien longtemps que les mines et les forges qui ont durablement marqué les paysages ont toutes été fermées .
C'est un vieux pays que ce territoire finalement peu accessible loin des grands axes routiers, marqué par présence des Eduens et aussi ses résistances à toutes formes d'invasions; c'est à Charolles en effet que le Duc Raoul de Bourgogne arrête les Hongrois en 929, ce territoire résistera aussi à la mainmise de Louis XI après la disparition de Charles le Téméraire pour n’être rattaché à la France qu'en 1684 ...

C'est donc un pays discret et de fort tempérament comme son art roman qu'il faut souvent découvrir au sommet d'une butte ou au coeur d'un vallée éloignée , mais que de belles surprises !
Comme ici à Cray ...Ou encore dans la modeste église du village de Mornay, je regrette seulement qu'une fois de plus ces églises soit désespérément fermées sans qu'il soit par exemple indiqué ou se les faire ouvrir ...

Eglise de Cray XIème
Eglise de Mornay XIIème
Dans un paysage mystérieux de brumes de ce mois de Février  au milieu de gros rocs de granit, dans un lieu que l'on dit avoir été dédié aux Dieux païens de l'ancienne Gaule , s'élève la modeste chapelle de Saint-Quentin , qui illustre une fois de plus le lien troublant entre ces cultes anciens et la foi chrétienne . 
Saint-Quentin

Chapelle Saint-Quentin XIIème

jeudi 14 avril 2011

Trésor des églises romanes de l'Ain : Montracol

Avec la lumière exceptionnelle de la fin de ce mois de Mars , je redécouvre avec plaisir ces modestes mais si charmantes églises de l'Ain.
Saint-Didier de Montracol située à quelques kilomètres de Bourg en limite de Dombes et de Bresse, compte incontestablement parmi celles-ci , et par chance sa bienveillante et généreuse gardienne m'en ouvrit les portes que j'avais toujours trouvé closes auparavant .
Je tiens à remercier grandement Madame Josette Guillerminet pour cela et pour son extrême gentillesse et son goût du partage et de l'accueil propre à cette "Maison de Dieu".

La modeste église dépendait de l'Abbaye de Tournus et est essentiellement du XIè siècle à l'exception du clocher .
Au chevet on peu admirer l'utilisation des galets si nombreux dans cette région , seuls les éléments de sculpture ou décoratifs utilisent une belle pierre calcaire blanche en particulier aux fenêtres .



   Le portail occidental reste simple et est soutenu par deux chapiteaux très frustes , ils pourraient représenter des atlantes, images fréquente aux portails de cette époque, leur mouvement et leur dynamisme évoque aussi celle d'acrobates qui attrapent leurs jambes .
Enfin je pu admirer la belle harmonie du choeur et en particulier de l'arcature absidale de sept travées, chiffre qui n'a certainement pas été choisi au hasard. La simplicité de l'ensemble en accentue encore la force et l'équilibre , les chapiteaux à décor végétal restent simples avec une impression d’archaïsme , tout comme les deux seuls chapiteaux historiés figurant des visages humains énigmatiques au milieu de palmiers .





Bien que fort simple cette église dégage un charme certain si propice à cet art roman qui parle si bien à mon âme occidentale, et l'on ne manquera pas d'admirer celle belle Vierge à l'enfant peut être du XVIIème .